Glossaire

Redéfinition de quelques termes souvent utilisés quand on parle des arts chinois du mouvement et des arts internes (Qi, Yin-Yang, Tao...)

PETIT GLOSSAIRE

Art interne

Discipline basée sur le développement de la sensibilité et de la conscience corporelle. On désigne généralement par arts internes un sous-ensemble des arts martiaux ; ils se concentrent non sur l’efficacité directe des techniques mais sur la transformation du rapport qu’entretiennent les pratiquants avec leur corps et avec leurs adversaires et partenaires. Ce rapport renouvelé contribue à la santé en même temps qu’il est à la source de l’efficacité de ces arts.

Ecoles et styles

La discipline du Tai Chi Chuan n’est pas restée homogène. Avec le temps des variantes se sont fait jour et se sont progressivement établies comme des versions autonomes. On distingue ainsi aujourd’hui traditionnellement cinq grands styles et, à l’intérieur de chacun d’eux parfois une pluralité d’écoles.

Forme

Enchaînement codifié de mouvements solo constituant la base de l’entraînement du Tai Chi Chuan. Les mouvements s’engendrent les uns les autres, continûment, sans pauses ni arrêts.

Proprioception

La proprioception désigne le système de perception des états corporels internes. Elle ne réfère pas à des organes perceptifs spécifiques, contrairement à l’extéroception qui se sert des canaux des cinq sens (vue, odorat, ouïe, goût, toucher). Cette perception dirigée vers l’intérieur permet de sentir et d’apprécier, par exemple, la vitesse et la direction relative des mouvements corporels : on peut ainsi se mouvoir dans l’obscurité par la mesure interne de son déplacement.

Qi

Le Qi n’est surtout pas une chose. Ce n’est pas non plus une quantité d’énergie. C’est une notion synthétique, une manière de qualifier une dynamique en cours dont la nature et la composition varient d’un domaine d’application à l’autre.. Il est souvent traduit par « énergie » ce qui, parfois, l’éloigne de son sens. Nous comprenons habituellement en effet « énergie » en terme de quantité et d’équivalence (les calories que nous mangeons et la quantité d’effort que nous pouvons produire, par exemple). Or cette notion, quantitative, ne représente qu’une simple possibilité d’appréciation d’une dynamique en cours. Le Qi ne se réduit pas à l’énergie et ne se mesure qu’accessoirement en terme de quantité.

Qi Gong

Ensemble d’exercices dont la pratique régulière stimule les dynamiques vitales du corps. Gong a pour signification « mérites obtenus par la pratique ». Les chinois soulignent ainsi que, pour avoir des effets, la pratique doit être assidue. Comme dans le TaiChiChuan, les mouvements s’effectuent à l’aide de visualisations et dans la douceur.

Tai Chi Chuan (taijiquan)

Art chinois alliant un système d’auto-défense avec un ensemble de techniques de méditation et de conservation de la santé. Son efficacité martiale provient de l’utilisation de la sensibilité et de la souplesse en lieu et place du couple martial habituel de vitesse et de force.
Etymologiquement Tai Ji signifie principe suprême tandis que Quan dénote le poing. La signification de Taijiquan est donc « boxe du principe suprême ».
Originellement Tai Ji désigne la poutre faîtière qui fait passer de l’adret à l’ubac, de la partie ensoleillée du toit à la partie ombrée et inversement. C’est symboliquement le principe de la transformation, du yin en yang et du yang en yin. Dans la cosmogonie traditionnelle chinoise, le Tai Ji symbolise et dénote le principe d’alternance qui est le cœur du monde manifesté. Le Tai Ji surgit du Wu Ji, le rien, le non manifeste, le sans positivité.

Tao (dao)

Voie. Chaque organisme vivant a son mode d’être spécifique, son « Tao », son chemin et sa nature propres.

Taoïsme

Doctrine provenant de l’antiquité chinoise selon laquelle l’homme, pour vivre harmonieusement, doit se conformer à son Tao. Cela signifie développer une grande attention à sa sensibilité et à ses besoins. De cette façon le sage taoïste s’écarte des conventions et des discours mentaux ; il fait retour à une grande simplicité souvent comparée à celle de l’enfançon.
Les grands classiques du Taoïsme sont le Zhouang Zi, le Tao Te King de Lao Zi et le traité du vide parfait de Lie Zi.

Tui Shou

Ensemble d’exercices à deux qui permettent de développer les principes de douceur et de non-opposition en relation avec un partenaire. C’est dans ce contact avec autrui qu’on peut comprendre et mettre en œuvre les principes d’adhérer, coller et suivre. Le Tui shou, littéralement « Main collante », est souvent désigné par le terme de « Poussée des mains ». Il constitue avec la forme, la base de la pratique traditionnelle du TaiChiChuan.

Yin Yang

Le Yin-Yang est le principe de classement le plus simple et le plus général de la pensée chinoise. Tout phénomène peut ainsi être classé selon une polarité qui va du moins manifeste ou du moins différencié (Yin) au plus manifeste et au plus différencié (Yang), étant entendu qu’un excès dans un sens rapproche de la polarité opposée. Ainsi la douceur, en soi, ne signifie rien mais, rapportée à la dureté, elle sera de caractère Yin (moins manifeste) tandis que la dureté sera, elle, de caractère Yang. Et, par exemple, un excès de douceur (mollesse — trop de Yin) pourra entraîner des réactions de raideur (Yang). D’une manière générale pour la pensée chinoise la justesse se trouve en une sorte d’équilibre dynamique entre ces deux aspects. A l’image du vivant dont toutes les dynamiques et tous les rythmes semblent faits d’une incessante alternance de polarités.

Posté le 5 février 2015 par Vincent Béja