Je viens de recevoir la teneur du dernier arrêté préfectoral de la Haute Garonne concernant la pratique pour les 15 jours à venir.
Cela m’a tant révolté que j’en suis resté interdit. Totale suppression des réunions en salle pour les majeurs. Voici le mail que j’ai reçu de Jean Paul Jacquez, président de l’Asso qui gère la maison de quartier du 7 boulevard Matabiau à Toulouse, maison dans laquelle avec mes amis et mes élèves nous pratiquons le TuiShou et le TaiJiQuan de style Wu :
De : CA affectation locaux
Envoyé le :samedi 26 septembre 2020 11:45
À : jeanpaul.jacquez@gmail.com
Cc : ADOUE-BIELSA Caroline ; Secteur Centre
Objet :Maison de quartier Les Chalets — Roquelaine — Concorde — suite à arrêté préfectoral du 25/09/2020
Importance :ÉlevéeMadame, Monsieur,
Par arrêté préfectoral du 25 septembre 2020, les restrictions suivantes sont applicables dans les établissements couverts recevant du public jusqu’au 10 octobre inclus :
A compter du samedi 26 septembre 2020
La pratique sportive est suspendue pour les adultes. Elle reste toutefois autorisée pour les activités sportives des mineurs, des groupes scolaires et parascolaires. Les vestiaires restent fermés.
A compter du lundi 28 septembre 2020
Les rassemblements à caractère festif ou familial, pouvant conduire au non respect des gestes barrières, sont interdits. A ce titre, les fêtes de famille, fêtes entre amis, fêtes locales, fêtes d’anniversaire, mariages, communions, tombolas, soirées étudiantes sont interdits.Nous vous remercions de bien vouloir relayer cette information dans les meilleurs délais aux éventuels organisateurs et participants qui seraient concernés.
Cordialement,
L’équipe du pôle locaux associatifs
Direction de l’Action Territoriale
Mairie de Toulouse – Toulouse Métropole
Tél : 05 61 22 20 41 – mail : yycaaffecloc@mairie-toulouse.fr
Depuis j’ai repris ma casquette d’ancien statisticien et chargé d’études dans le domaine de la santé et je me suis ressaisi de mon clavier pour partager avec vous les raisons de mon indignation...
Nous voyons à l’œuvre dans ce courrier issu des services de la mairie un message alarmiste assorti de mesures préfectorales radicales qui laissent croire à un vrai danger pour la population.
Examinons cela d’un peu plus près et prenons pour cela les données officielles publiées par « Santé Publique France » ainsi qu’un petit extrait du commentaire qui leur sont attachées.
Bien en gras dans le haut du texte on peut voir un signalement d’une augmentation des décès liés au Covid-19. Outre que cette augmentation, rapportée à l’ensemble des décès, n’est pas significative (ils se seraient empressés de le dire...), il est clair aussi que le niveau de décès liés au Covid-19 de ces dernières semaines est sans commune mesure avec ce que nous avons connu en avril : il est environ 20 fois moindre !
Donc la légère remontée de ces dernières semaines est en réalité insignifiante.
Si nous voulons avoir une idée de la mortalité générale des dernières années, semaine par semaine, Santé Publique France nous propose, dans le même document fourni de façon hebdomadaire, le graphique suivant :
On peut ainsi lire assez facilement plusieurs choses importantes :
- que, depuis 2014 (au moins) les problèmes saisonniers entraînant un surcroît de mortalité hivernale ne sont pas rares : seul l’hiver 2015-2016 semble à peu près « normal » à cet égard...
- que le pic de mortalité du début de l’année 2020 est effectivement important,
- et que pendant quelques brèves mais trop longues semaines, la mortalité a doublé, près d’un mort sur deux étant alors attribuable au virus
- mais que ce pic a été relativement bref et que nous sommes depuis plusieurs mois revenus dans des taux de fluctuation de la mortalité qui sont « normaux »
- que cette légère remontée de la mortalité de ces deux dernières semaines n’est probablement pas dû au seul Corona virus vu le faible nombre de décès qui lui sont réellement imputés. Le début des grippes, en particulier — que les tests actuels distinguent encore mal du corona, pourrait contribuer à ces résultats.
Examinons à ce propos un autre graphique, toujours fourni par Santé Publique France :
On peut y lire à nouveau la très importante diminution de la mortalité due au Corona virus au fil du temps ainsi que le très très relatif rebond de mortalité des dernières semaines (graphique de droite). On voit aussi que la proportion de certificats de décès dans lesquels il est fait mention du Corona est actuellement tout au plus de 5% de l’ensemble des décès (courbe grise dont les valeurs de référence sont indiquées sur la droite du graphique). Sachant que les certificats dans lesquels il est fait mention du Corona n’impliquent pas que le décès soit effectivement dû à ce dernier (mais simplement que le virus soit détecté au moment du décès — avec de surcroît le lot de faux positifs qu’on connaît aux tests...), on comprend bien que l’inquiétude des autorités est à tout le moins surfaite, si ce n’est totalement feinte...
De plus n’oublions pas, comme indiqué par ailleurs dans le bulletin hebdomadaire de Santé Publique France, que deux tiers des décès imputés au Corona virus sont en réalité le fait de personnes présentant d’autres troubles morbides, les plus fréquents étant liés à des problématiques cardiaques et circulatoires... L’inquiétude qu’un tel discours génère est en réalité — pour la plupart d’entre nous — totalement disproportionnée avec la menace effective.
Rapportées aux données concrètes dont nous disposons les mesures préfectorales n’ont donc pas de sens.
Toutefois, avec un peu d’empathie pour nos responsables on peut encore tenter de mettre à leur crédit qu’ils cherchent, ce faisant, à nous protéger selon l’adage « mieux vaut prévenir que guérir ». Dans cette optique, tenter de couper les foyers de dissémination à leur racine serait une bonne chose.
Mais ce dont on ne se rend pas compte et qu’on oublie alors, c’est que si l’on devait traiter ainsi toutes les pathologies saisonnières (grippes par exemple) dont le niveau de mortalité est comparable à celui du COVID-19 aujourd’hui (donc faible en réalité), nous n’en finirions pas d’être interdits de nous rassembler. Il suffit de regarder les années précédentes où, lors de grippes certes légèrement moins virulentes que le Covid au plus fort de la pandémie actuelle, rien ne s’est passé, aucune discussion sur le sujet n’a eu lieu, aucune mesure de ce type n’a même été envisagée, y compris dans les moments où la mortalité était 10 fois supérieure à ce qu’elle est aujourd’hui pour le Corona virus...
Qu’en conclure ?
Ces mesures n’ont pas de réel intérêt au plan épidémiologique...
Elles en ont donc ailleurs ! Sur un plan politique !
Le message distillé depuis 6 mois maintenant est toujours le même : « regardez comme nous faisons attention à vous ». Mon hypothèse est que ce message a pour objectif majeur de dissimuler l’incurie politique qui a prévalu au début de la pandémie et l’ignominie de certaines mesures criminelles comme l’interdiction (dès le 26 janvier) pour les médecins de prescrire l’hydroxychloroquine en début d’infection. Cette tentative permanente de nous faire oublier ce désastre en continuant de nous contrôler au moyen de la peur a pourtant un prix que je trouve exorbitant :
- détruire l’économie (en particulier les petits clubs sportifs et les petits organismes de formation pour lesquels le face à face est nécessaire)
- miner la nécessaire convivialité inter-humaine si importante pour l’équilibre affectif de chacun
- entretenir des réflexes de peur qui poussent :
- au consentement pour plus de contrôle social
- à l’acceptation anticipée voire même à l’attente d’un hypothétique vaccin supplémentaire qui pourrait de plus être imposé par des formes règlementaires de pression (obligation vaccinale pour la crèche, l’école, les déplacements, les boulots en contact avec du public etc...)
- et suscitent l’angoisse et le malaise chez les personnes qu’ils envahissent
Mais cela a aussi des conséquences qui peuvent servir à ceux qui sont actuellement aux commandes du pays pour y rester :
- pouvoir désigner les protestataires à cette mascarade comme des irresponsables
- contrôler toute réunion susceptible d’entrainer des contestations pour laisser libre cours à une politique économique et règlementaire constamment orientée vers Big Pharma, certes, mais de façon plus générale vers les plus riches de nos concitoyens et souvent, de ce fait, les moins soucieux du bien public ...
Bref, ayant travaillé des années comme statisticien dans le domaine de la santé, je suis très remonté contre cet usage fallacieux et cette présentation complètement tendancieuse des données de santé publique. Et n’imaginez pas non plus que les préfets travaillent sans instructions ni qu’ils décortiquent les données de Santé Publique France avec autant d’esprit critique que nous...
Si vous le souhaitez, allez sur le site de Santé Publique France et téléchargez le document complet (6,3 Mb) (bouton rouge accessible vers le bas de la page) qui est tout à fait intéressant. Vous pourrez constater la façon dont cet organisme publique commente de façon alarmiste toutes ces données, sans d’ailleurs donner au lecteur non familier de ce domaine toutes les clefs pour se faire une opinion informée...
Telles qu’elles sont, ces données sont néanmoins très instructives à qui veut bien les lire très attentivement et en gardant son sens critique.
Cet arrêté préfectoral qui m’a d’abord laissé stupéfait n’interdit pas cependant la pratique en lieux ouverts. Nous ne nous priverons pas de nous retrouver en extérieur pour les prochains cours qui auront lieu dans le jardin qui jouxte l’espace Bonnefoye...